Selon Florence Parisot*, «Benchmarker c’est la santé» .La justice pense justement le contraire.
* Convention Nationale du MEDEF le 8 février 2008
Fin 2007, la Caisse d’Epargne a mis en place un système qu’elle appelle benchmark et qui consiste en une évaluation permanente des salariés les uns par rapport aux autres au sein de chaque agence, et aussi des agences entre elles. Selon la direction, cette organisation permet « d’identifier les processus les plus efficaces et professionnels pour aider l’organisation à atteindre ses objectif. ». C’est ce qu’elle a déclaré au tribunal de grande instance de Lyon après que le syndicat SUD du groupe BPCE ait porté l’affaire en justice.
Le 4 septembre 2012, le tribunal a donné raison à SUD BPCE et a fait interdire l’organisation du travail fondée sur le benchmark.
Les motivations du TGI de Lyon sont explicites : « Atteinte à la dignité, culpabilisation permanente, incitation pernicieuse à passer outre la réglementation, multiplication des troubles physiques et mentaux… » ont été autant d’éléments retenus pour considérer cette organisation du travail nuisible à la santé des salariés.
Le TGI n’a pas manqué de relever l’absurdité d’un système dans lequel le« seul objectif qui existe est de faire mieux que les autres ». Cette organisation est également préjudi-ciable aux clients car « outre le stress qu’un tel système provoque, il entraîne des pratiques abusives faisant passer la performance avant la satisfaction de la clientèle »
De quoi faire réfléchir toutes les institutions du secteur tertiaire, privées mais aussi publiques, qui seraient tentées de pratiquer ce genre de méthode…