La Poste noie le poisson

La Poste, une entreprise respectueuse des droits de ses agents ? Poisson d’avril !

Le 1er avril dernier, la Poste annonçait qu'elle allait expérimenter des drones (petits avions télécommandés) pour livrer la presse quotidienne aux particuliers. « Engagé depuis plusieurs années dans un plan de modernisation de ses activités de livraison, le groupe La Poste a décidé d'innover une nouvelle fois »,  a écrit le groupe sur son site.  L’information avait de quoi surprendre !

La responsable marketing de La Poste a vite dévoilé le pot aux roses : « C’était un clin d’œil de La Poste pour le 1er avril. Avec cette opération décalée, nous avons voulu surprendre dans une posture inattendue (…) Nous souhaitions faire parler de La Poste avec humour en illustrant notre potentiel d’innovation ». C’est ce qu’on appelle un « good buzz » : se payer une campagne de promo gratuitement en lançant une fausse information rigolote.

Manque de bol, le même 1er avril, une autre information tombait, mais celle-ci était véridique et moins drôle : Une postière employée depuis 32 ans dont 22 ans en CDD, a obtenu de la cour d’appel de Toulouse 54 000 euros d’indemnités, la prise en compte de son ancienneté depuis 1981, la requalification de son emploi en CDI à temps plein depuis 1991 et la régularisation des cotisations de retraite depuis la même date.

« C’est une sanction record, par le montant et par la régularisation totale de son ancienneté et de sa retraite », a déclaré Thomas Barba, délégué syndical SUD. L’arrêt souligne notamment que la plaignante «est fondée à soutenir que l’attitude de La Poste (...) constitue une exploitation abusive contraire au principe d’égalité » (avec les employés en CDI).

Il ne reste plus à La Poste qu’à remplacer ses facteurs par des drones. Poilant, non ?

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