Le Conseil général s’est enfin décidé à résoudre le problème des remplacements à la DVS, tout ça en résorbant l’emploi précaire ! On a cru au miracle, mais seulement le temps de lire jusqu’au bout…
En recevant le menu de la commission technique paritaire du 22 février 2013, chacun a pu découvrir le projet de création d’une « équipe de travailleurs sociaux polyvalents dans tous les domaines (service social départemental, insertion, aide sociale à l’enfance, maison Loire autonomie) ainsi que des postes d’infirmières puéricultrices », afin d’ « intervenir sur des missions de renfort, de remplacement maladie (hors congés longue maladie), de congés maternité ».
Les buts qui animent ce projet sont remarquables : « répondre aux recommandations de la loi du 12 mars 2012 dite loi Sauvadet qui préconisent de transformer des postes de remplaçants en emplois permanents pour offrir davantage de débouchés aux non titulaires éligibles aux sélections », nous dit le rapport, tout en « optimisant la gestion des ressources humaines affectées à la DVS ».
A priori, on ne pouvait être que d’accord : non seulement le CG ne se contente pas d’appliquer les dispositions obligatoires de la loi Sauvadet, mais il s’empresse de suivre ses recommandations. Quand en plus on apprend que la DVS va « optimiser » la gestion de ses ressources humaines, on dit bravo ! Sauf que…
Le compte n’y est pas
19 postes créés, dont 15 de travailleurs sociaux et 4 d’infirmière puéricultrice. Or, le bilan social 2011 indique que le nombre d’assistants sociaux-éducatifs précaires qui assurent des remplacements est de… 58 ! Et 6 IP ! On attend encore de connaître le raisonnement qui a permis de faire disparaître plus des deux tiers de l’effectif.
Une organisation boiteuse
« Ces postes seraient rattachés hiérarchiquement à chaque directeur de territoire et opérationnellement aux directions concernées lors de leurs interventions. » En clair : les responsables de territoire seront juge et partie puisqu’ils auront la charge d’arbitrer les besoins entre leur propre service (le SSD) et ceux des autres (l’ASE, la DIE…). Comme nous dit le rapport, il faut « responsabiliser les cadres en priorisant les interventions » et « renforcer la transversalité entre services ».
Hormis que nous ne sommes pas ici au pays magique des Bisounours, mais dans une organisation à flux tendus et en crise permanente par manque de moyens. Encore une fois, on va donc jouer les uns contre les autres et mettre tout le monde en difficulté. Pour quel bénéfice ?
Vous avez dit polyvalence ?
Des « travailleurs sociaux polyvalents dans tous les domaines » seront recrutés. Après des années d’ultra-spécialisation des professionnels, du fait de réglementations et de pratiques de plus en plus pointues, alimentées par une organisation qui n’a cessé de se complexifier et de se cloisonner, voilà qu’on nous ressort le coup de la polyvalence du travailleur social.
La direction de la DVS, qui ose parler d’« optimisation des ressources humaines », devrait s’interroger sur les raisons de l’absence de mobilité des professionnels et de transversalité entre services, au sein d’une délégation de plus en plus labyrinthique et illisible au gré des réorganisations-désorganisations suc-cessives. Mais qu’elle ne croie pas qu’elle va régler le problème en lâchant une vingtaine de professionnels dans la nature !
Et les autres ?
Quid des secrétaires ? Premières touchées par la précarité, premières à subir la pression du sous-effectif, premières au contact des usagers, elles sont les plus polyvalentes et les plus mobiles des agents de la DVS. Mais encore une fois les dernières prises en compte.
On nous enfume…
Cette équipe de renforts n’est finalement qu’un gadget qui ne résoudra rien (ou presque) aux problèmes de remplacement. Par contre, elle sera sans doute utile pour différer les vrais besoins, faire poireauter les équipes qui croulent sous les besoins non satisfaits, et surtout éviter à la direction de faire face à la vraie question : pourquoi un tel absentéisme chez les agents de la DVS ?...
Nous les laissons y réfléchir. Sans attendre leur réponse, nous nous opposerons fermement à ce projet.
- Chef, qu'est-ce qu'on fait si le parachute ne s'ouvre pas ?
- Agitez les bras !
